21 juillet 2007

CHAPITRE I
Internet comme objet politique

IV. De nouvelles formes de discours


A. Un contexte d’affranchissement
des affiliations partisanes.

22 Avril 2007, 20h00, les résultats de l’élection présidentielle s’affichent sur les écrans des foyers français : seuls 16,2 % des électeurs ne sont pas allés aux urnes. Cette «victoire de la démocratie » est saluée de droite et de gauche. Sur les plateaux de télévision, les hommes politiques se congratulent d’avoir « ramené dans le giron démocratique » cette frange de la population pour qui la politique ne représente pas grand espoir. Nous avons pensé un temps à la re-politisation de la société française, Athènes n’était décidément pas loin ! C’était sans compter les élections législatives, un mois plus tard, qui allaient mettre à plat toute idée d’un supposé sursaut démocratique. Pas moins de 39,5% des inscrits ne se sont pas déplacés dans les bureaux de votes. Dure défaite pour les démocrates ; la démocratie est elle aussi un phénomène ambivalent : à la fois un mythe et une frustration.

L’idéal démocratique, c’est lorsque le pouvoir procède du peuple souverain. Cet idéal sous-tend ainsi le devoir pour chaque citoyen de s’impliquer dans la vie sociale et politique. Pourtant, les principes de citoyenneté et d’engagement civique sont aujourd’hui distendus : dégradation considérable de l’image des hommes et de la classe politique, désaffection à l’égard des rites civils de la République - baisses de la participation aux élections, votes sanction…-, déclin de l’engagement militant et syndical. Les facteurs du désengagement partisan sont aujourd’hui l’enjeu essentiel de la communication politique. Du nombre de sympathisants et de la capacité à mobiliser dépendra la légitimité de la représentation et du discours des candidats aux élections, dans le monde matériel comme sur la Toile.

D’après Jean Baudoin[1], professeur de Sciences politique à la faculté de droit et de sciences politiques de Rennes, il y a une crise de certaines formes d’engagements, mais pas de l’engagement en tant que tel. Ce sont ses formes qui se sont déplacées. On observe une prédilection des citoyens pour des engagements de proximité et la mobilisation semble plus ponctuelle et plus ciblée. On parle désormais de « micro-mobilisations »[2], de formes plus éphémères d’engagements telles que la défense des sans-papiers, le soutien aux victimes d’un tsunami en Asie, aux sans domicile fixe à la veille de noël (…). En fait, ces formes de mobilisation sont « caractérisées tout à la fois par un affranchissement des appartenances et des affiliations partisanes ou sociales ainsi que par une tendance à prendre la parole en son nom propre[3] ». Trois facteurs principaux sont régulièrement avancés comme hypothèse à cette tendance : Les nouveaux comportements sociaux « postmodernes », les nouvelles relations au temps et la crise de la représentation politique.

Les comportements postmodernes
Michel Maffesoli, dans le temps des tribus, évoque notamment ce qu’il appelle des villages dans la ville, marqués par la chaleur des rassemblements, le partage des sentiments dans des sociétés vouées à l'hétérogénisation et dont le désengagement politique et syndical sont les marqueurs ». Une forme d’épicurisme de la vie : « Les hommes postmodernes ne reconnaissent pas de règles, ne se plient pas aux normes et poursuivent leurs désirs sans autre raison que la pulsion qui les pousse »
[4] écrit notamment Monique Castillo, docteur d’Etat en philosophie de l’université Paris XII. Une caractéristique de ces tribus, réfutant le dogmatisme et l’idéologie englobante, est cette capacité à s’associer autour de « mini-concepts » plus que sur les certitudes les mieux établies[5]. Cette observation conduit à penser que le Web est un médium structurellement en phase avec ces nouvelles pratiques sociales : «Tous ces outils permettent à la fois d’être très investi personnellement et en même temps de recréer des liens avec sa tribu, autrement dit, de pratiquer une forme d’individualisme collectif», confirme Éric Robertet, directeur de The Future Foundation en France[6]. Reste désormais pour les communicants politiques à appréhender ces sociologies instables, à savoir comment parler à ces groupes qui ont fait le choix de la liberté individuelle au détriment de l’espace public commun.

La confrontation entre temps long et temps court
Fernand Braudel expose une théorie de l’histoire[7] comme un phénomène tridimensionnel, sur trois niveaux : le temps long, le temps moyen et le temps court. Le temps long, serait la toile de fond de l’histoire, « le temps quasi immobile, une histoire lente à couler et à se transformer, faite de retours insistants, de cycles sans cesse recommencés »[8]. Le temps court serait quant à lui « l’histoire traditionnelle, à la dimension non de l‘homme mais de l’individu, l’histoire événementielle : une agitation de surface […], une histoire à oscillation brève, rapide, nerveuse»[9], le support principal de la communication électoral. L’action politique se positionne sur ces trois dimensions. L’engagement d’un individu est donc aussi une perception de ce temps long, une volonté d’intégration dans un cycle dont il n’existe aucune fin, la conséquence d’une conscience « extra-individuelle » pour un temps que l’on ne voit pas, celui de l’action en profondeur. Malgré l’élévation générale du niveau d’étude, l’appréciation de l’histoire demeure l’apanage d’analystes, d’historiens ou de citoyens qui ont fait le choix d’une démarche pro-active en ce sens.

Le temps long s’est peu à peu éclipsé du traitement médiatique de l’information par des mass média, contraints à l’instantanéité. Le temps court quant à lui est devenu une règle d’un journalisme en mutation. Internet en cela apporte une réelle plus value. L’espace illimité sur les serveurs et le retour de l’écrit comme symbolique des discours offre aux communicants et commentateurs de la vie politique une possibilité nouvelle de mise en perspective, de socialisation, de contextualisation de la parole publique.

Notons également que cette distinction et cette distance entre experts et citoyens s’estompe à mesure du rapprochement territorial de l’institution et de son public : il est effet souvent plus évident et légitime de parler de son quotidien, d’actions de proximité, dans le cadre de la gestion d’une municipalité par exemple, que des grands enjeux des Etats et de tendances géopolitiques complexes.

La décrédibilisation des partis politiques et la crise de la représentation
Durant la campagne présidentielle française, un sondage de l’institut TNS SOFRES effectué en Mars 2007 indiquait que « 84% des internautes ne font pas confiance aux hommes politiques ». Plusieurs raisons paradoxales sont régulièrement avancées pour traiter de la désaffection pour les grands mouvements politiques.

Tout d’abord, conjointement au tribalisme postmoderne, l’élévation générale du niveau d’étude et de cohérence politique entraînerait aussi un refus des cadres idéologiques des partis politique au profit d’un sentiment de liberté intellectuelle. Il leurs sont fait reproche de leur forme « clanique », à l’idéologie stricte qui ne laisse que peu de place à la parole individuelle et à la modernité.

Ensuite, les partis politiques ont perdu le monopole des idées au détriment de formes concurrentes d’expression et de représentation, telles que les médias, groupes d’intérêts ou « citoyens experts ». La réduction significative du nombre de militants dans les partis et les syndicats s’est accompagnée du développement de nouveaux moyens de la citoyenneté. 78% des français sont adhérents d’une association[10]. De nombreux groupes d’interpellation et d’associations, supports des « micro-mobilisations », participent à la vie de la Cité. Outils de la « contre démocratie »[11], ces organisations sembleraient contribuer au délitement de la légitimité des idéologies au détriment de l’expertise ciblée.

Enfin, la légitimité politique s’acquiert par la capacité d’un homme ou d’une femme à représenter les intérêts de la majorité des citoyens. Ainsi, les hommes politiques tentent d’agréger un maximum d’intérêts divergents au sein de la société. Ceci a pour conséquence pour les grands partis de gouvernement de perdre peu à peu de leur originalité. Cette nécessité d’agrégation conduit à l’émergence de ce qui est appelé des « catch all parties » - partis attrape tout -[12], se situant à proximité du « centre » politique. Cette perception de similitude des projets suscite ainsi le désengagement progressif des citoyens à la recherche de sens. Une autre conséquence de la formation de ces partis « centristes » est la personnalisation du combat politique dont on analysera plus tard les différents ressorts.

Le vote intermittent
Comme le souligne le journaliste Michel Noblecourt
[13], « la France semblait avoir trouvé l’antidote à sa déliquescence partisane grâce à un système électoral à dominante majoritaire uninominale, faisant émerger une bipolarisation politique qui était un gage de stabilité et d’efficacité. » Cette époque semble révolue. Et l’on assiste à des changements notables dans les comportements électoraux. Les intentions de vote sont aujourd’hui plus volatiles. Le vote n’obéit plus autant aux clivages idéologiques classiques et dépend davantage des enjeux perçus. Tous ces phénomènes conduisent une évolution progressive des mouvements protestataires, négatifs, par rapport à la participation conventionnelle, positive, dans la société. Une fois cumulées, les expressions d’hostilité peuvent aller jusqu’à représenter plus de la moitié des suffrages exprimés, et être à l’origine de surprises électorales interprétées comme autant de « séismes politiques ». Le référendum du 29 mai 2005 est l’un de ceux-là, alors que les trois plus importants partis français - UMP, UDF, PS - avaient officiellement fait campagne pour le « oui » au projet de constitution européenne et étaient soutenus par la quasi totalité des médias nationaux, les Français ont répondu « non » à 54,87%. La culture de la défiance du citoyen vis à vis des décideurs oblige aujourd’hui les acteurs politique à faire preuve d’innovation au travers d’un renouvellement dans l’âge et le sexe des candidats à la présidentielle notamment.

En conséquence, une culture de la dissidence s’est développée chez les candidats, ce qui, lors de la dernière élection présidentielle leur a permis de s’imposer dans leur camp tout d’abord puis à l’extérieur. Il fallait absolument se positionner, compte tenu de l’état des relations entre les électeurs et les dirigeants que l’on ferait les choses différemment.

De même, la structure en réseau du Web apparaît comme un élément potentiel de réponse aux nouvelles sociologies de l’engagement. Il permet d’abolir les distances et le temps, une prise de parole ponctuelle, individuelle et n’impose aucun engagement physique. Comme l’avance Pierre Levy dés 1997, le réseau a déjà prouvé qu’il était l’outil de coopération le plus achevé de notre société postmoderne et « le cyberespace peut apparaître comme une sorte de dématérialisation technique des idéaux modernes »[14]. Dans un cadre de perte d’influence des formes fédérales au profit d’un modèle d’organisation en réseau, le Web se positionne donc comme un interprète possible de ce passage d’un militantisme « traditionnel » à un engagement distancié. Il le sera sûrement davantage au cours de l’évolution de la représentation de la société civile sur la Toile. Les WEBDOCTORS ont donc ce rôle essentiel et central, pour les partis politique et les candidats, de modérer les échanges entre des internautes adhérents et les militants historiques des grandes formations politique.


B. Les enjeux de la dématérialisation pour les partis politiques

La forme impliquante, le caractère événementiel et médiatisé d’un contexte électoral permet sans doute de faire bouger certaines lignes de forces sociologiques de l’engagement. L’élection constitue une pièce essentielle du mécanisme républicain. C’est le moment qui offre conjointement à l’ensemble des citoyens sollicités le fait d’intervenir directement sur la sphère publique, une re-politisation temporaire de la société. Les candidats se présentent au cœur de l’espace public, sont contemplés, notés, appréciés ou rejetés. Les grands blocs s’affrontent, mobilisent progressivement jusqu’à la dernière minute, temps de la cristallisation des intentions de vote. Paradoxalement, malgré l’affranchissement des affiliations partisanes, le dernier combat électoral a captivé les internautes[15] qui possèdent de nouveaux outils d’expression leur permettant de sortir d’une simple condition de votant et de s’impliquer davantage.

L’élection est aussi le moment pour les différentes organisations de la société civile d’associer ponctuellement, leurs forces à un combat qui les concerne en premier lieu, sachant leur avenir débattu. Les micro-mobilisations de ces groupes et des cyber-citoyens intègrent provisoirement un deuxième cercle de l’activité politique. Internet contribue à grossir ponctuellement les rangs des partis, des sympathisants plus que des militants, les organisations politiques devront prendre en compte les nouveaux rythmes d’adhésions fluctuantes. « De nombreux Français, qui voulaient soutenir Nicolas Sarkozy, ont découvert que l'Internet était le moyen le plus simple d'adhérer à un parti politique»[16], explique Arnaud Dassier, WEBDOCTORS de l’équipe de Nicolas Sarkozy.
Lorsqu’on analyse le profil des internautes au sortir des élections présidentielles françaises de 2007, la sociologie de l’engagement politique semble différente du reste de la société civile. « L’implication allant souvent de pair avec le niveau socioculturel, et malgré le peu de crédit accordé aux hommes politiques, ce sont 61% des internautes qui se disent très ou assez intéressés par la politique pour 48% des Français [17].» Les internautes se présentent donc comme plus impliqués politiquement que la moyenne nationale. Globalement, 34%[18] des internautes affirment avoir eu une activité politique[19] soutenue[20] au cours de la campagne présidentielle soit près de 9.5 millions de français. Ce chiffre, analyse quantitative de l’activité politique du Web est révélateur de ces nouveaux engagements publics, à la fois distants, mobiles et individuels. Les grands partis, qui perdent régulièrement des adhérents depuis la fin de la seconde guerre mondiale, trouvent ici un afflux de soutiens politiques affirmés non négligeables. En cela, Internet est une véritable aubaine pour eux. Car, bien que les sympathisants aient toujours eu une influence dans le cadre de leur sphère privée, la différence tient aujourd’hui au fait de la médiatisation massive de ces affirmations partisanes.

Malheureusement pour les partis, ces soutiens sont moins fidèles et plus exigeants que les militants classiques. « Le réseau attire – ou contribue – au développement d’un nouveau type d’électorat, et plus sensible à ce que sera la campagne. Ces internautes se caractérisent par un fort niveau d’exigence [21]». Cette tendance à l’engagement distancié a des répercutions directes sur les grands partis politiques. C’est l’exemple de la campagne d’adhésion du parti socialiste à 20 euros. La Toile a permis au PS de consolider sa base de militants et d’avoir par là même une manne financière non négligeable pour la campagne présidentielle qui a suivi. Sur 220 000 inscrits officiels du PS, 85 000 ont été recrutés sur le Web[22] à cette période. Au regard des chiffres officiels, l'initiative a rencontré un vrai succès. « Nous avons franchi le cap des 85 000 nouveaux adhérents[23] », indique Jack Lang. «Le flux d'adhésions se maintient entre 250 et 300 par jour et notre objectif est de doubler les effectifs. » Mais Cette campagne d'adhésion lancée fin mars ne fut pas du goût de tout le monde. Pour ses détracteurs, elle remet en cause l'esprit militant traditionnel et une certaine forme d'engagement politique au sein des sections locales historiques. Jean-Luc Mélenchon l'a ainsi qualifié d'« adhésion socialiste en solde » sur son blog[24].

Mais où sont-ils ces nouveaux adhérents ? Cette question, marronnier journalistique durant la campagne des primaires socialistes de 2006 est symptomatique. En effet, habitués au format de l’engagement anonyme, ces nouveaux adhérents ne se sont pas sentis investis d’une charge physique. Absents des réunions et des différentes opérations sur le terrain, ils ont pourtant eu une influence non négligeable sur le choix de leur candidate. Bref, des militants non investis sur le terrain, sensibles aux fluctuations des sondages et à la communication politique ont participé au choix d’un candidat qui s’est stratégiquement placée comme représentant de la génération Internet. Cette réussite intermédiaire marque l’importance croissante de l’apprivoisement des nouvelles sociologies de l’engagement et de la « culture Web » par les candidats aux élections.

Ce phénomène devrait, au delà des réussites électorales, avoir des répercussions sur les organisations. Le vrai changement proviendra peut-être de la manière dont sera géré par les partis politiques l'afflux de nouveaux adhérents en ligne. «Il nous obligera à imaginer de nouvelles formes d'action et de réunion », considère Jack Lang. Sur le fait d’imaginer ces nouvelles structures du parti politique « online », l’UMP a quelques longueurs d’avance sur les autres. Du 9 au 21 janvier 2007, dans le cadre de l’intronisation du candidat Nicolas Sarkozy, les militants ont voté par Internet pour modifier les statuts du parti. Ce vote était intégralement électronique, à partir de n’importe quel ordinateur connecté et ceux qui ne disposaient pas d’un ordinateur connecté à leur domicile pouvaient voter à la permanence de leur fédération ou de tout accès Internet disponible dans un lieu public. Depuis l’émergence des intranets dans les entreprises, le Web a prouvé qu’il pouvait être un très bon vecteur de communication interne, de knowledge management. Les nouveaux adhérents des partis sont en demande de ces outils d’information, d’échange et de relation. Organiser la mobilisation à distance, déplacer les frontière des organisations partisanes traditionnelles, et à l'inverse, inciter les cybermilitants à s’investir au delà du réseau, dans la durée apparaissent après l’expérience de 2007, comme une véritable mission des WEBDOCTORS.


C. L’émergence de nouveaux acteurs politiques

Comme tout nouveau média, Internet élimine ou redistribue le rôle des intermédiaires traditionnels. L’émergence d’une parole citoyenne, véhiculée par les nouvelles technologies, constitue une nouvelle donne du jeu politique. « Le développement de l’Internet s’est très tôt accompagné de l’idée que ce nouveau support de communication pouvait être un espace pour des expériences alternatives, radicales, dissidentes ou critiques dans les pratiques politiques, militantes et informationnelles. [25]» ; une résurgence de la culture « Hackers » des années 90. De sorte que, si les acteurs politiques sollicitaient traditionnellement l’avis des citoyens par l’instrument du suffrage universel, ces derniers prennent depuis quinze ans la parole par le biais des NTIC, occupant davantage les espaces du débat. Ces outils deviennent le réceptacle des nouvelles formes d’engagements et l’on assiste à l’émergence de nouveaux acteurs politiques influents grâce au Web. Certaines expériences de la contre démocratie, plus structurées que les autres ont réussi, grâce à Internet, à se démarquer et à intégrer la sphère politique.

Un outil au service de la "contre-démocratie"
Du mois d’octobre au mois de juin 2007, le Net politique a eu une croissance de + 443%
[26]. Malgré toutes les limites du Web à intégrer l’espace public, il y a chez les cybercitoyens l’envie de prendre la parole dans un temps électoral. Ainsi que nous l’avons déjà évoqué, de nombreux nouveaux acteurs citoyens se sont appropriés les sphères du Web. Journalistes, analystes ou individus isolés, tous ont acquis au fur et à mesure du temps une audience qui leur confine un rôle politique. Organisés en réseau ou isolés dans la blogosphère ils se font relais, critiques ou opposition des discours officielle et contribuent à la dynamisation du débat public. Certains projets se structurent et aboutissent à la création de pôle de contestation du pouvoir, des objets de la contre démocratie.

Ces dernières années, le champ politique a vu apparaitre, des mouvements sociaux aux formes décentrées, réservant une certaine autonomie aux différentes entités qui composent l’organisation : mouvement altermondialiste, ONG internationales ; ce que Pierre Rosanvallon appelle la contre démocratie. L’association ATTAC, entre autre, est présentée comme l’un des symboles du réinvestissement des citoyens dans la vie politique. Groupe d’influence et d’interpellation, elle a réussi en deux ans seulement à mobiliser près de 13 000 adhérents autour de ses publications. Internet a été pour l’organisation le vecteur principal de ses idées. Innovateurs au début des années 2000, ATTAC utilisait pourtant très simplement le réseau dans sa fonction de passeur d’information produite par un conseil scientifique – qui utilise l’Internet participatif comme un objet de collaboration interne -, une communication descendante, top-down et virale aujourd’hui dépassée.

Depuis, d’autres acteurs apparaissent, capables de maîtriser parfaitement la vocation relationnelle - cf. Chapitre I : « de l’information à la relation » - du Web et de ses outils. En France, une communauté de blogueurs attire les regards depuis 2006 : Les FREEMEN. Regroupés autour de deux idées communes : l’écologie et la décroissance, ils auto-organisent leur projet politique et leur présence sur le Net pour constituer une armada non négligeable de citoyens visiblement actifs. Près de 87 sites sont agglomérés au sein d’un réseau très bien tissé sur la Toile. En créant des liens entre eux, les FREEMEN augmentent la visibilité de chacun des blogs de la communauté. « Sur un réseau, la popularité amène la popularité[27]. Cette croissance de reconnaissance est exponentielle car chaque nouveau nœud du réseau devient capable d’en recruter de nouveaux. [28]» La stratégie est adaptée à la technologie du Web : « la force du réseau ne se situe pas dans la force des points qui le compose mais dans les liens, la confiance, l’intérêt, le soutien qui les relient peu à peu.[29] » Partageant ainsi un espace et mutualisant leurs moyens, ils sont arrivés sur Internet, durant la campagne présidentielle, à présenter une force presque équivalente à celle du parti Vert. Les deux points de leur charte ne sont pas restrictifs. Cela correspond à l’esprit de « micro-mobilisation » évoqué précédemment, à une volonté idéologique peu restrictive et à une naissance pourquoi pas d’un parti politique décentralisé. En effet, d’une stratégie d’accumulation sur la Toile, les FREEMEN s’interrogent au cours de séminaires stratégiques dans le monde « réel » sur l’avenir de leur mouvement. De nombreuses pistes sont étudiées, notamment les stratégies médias, l’organisation de commissions, de réseaux dans le réseau. Cependant, aucun député « FREEMEN » n’a été présenté aux élections législatives de 2007 et certains de ses membres ont clairement affiché leur soutien à un candidat, José Bové, ce qui a fait perdre une certaine crédibilité au mouvement basé sur l’indépendance de ses adhérents.

Parfois, des initiatives indiciduelles trouvent un écho sur la Toile qu’elles n’auraient pas trouvé ailleurs. Chistophe Grébert, rédacteur du site www.monputeaux.com et militant PS au départ, a trouvé par le biais du réseau une tribune d’opposition au maire de cette même collectivité. Le phénomène communautaire et sa posture de représentant de la génération Internet lui permettent aujourd’hui de se présenter, « sans étiquette », aux élections municipales de Puteaux. Le Maire voit en lui un adversaire de taille. De même, lorsque l’on se ballade sur le Web, on trouve désormais de nombreuses expériences de sites qui utilisent le code www.mon[collectivité].com devenu en soi un symbole d’opposition aux pouvoirs locaux, une marque. Ces succès sont la partie visible d’un mouvement constitué de centaines d’initiatives non relayées par les médias ou pas suffisamment organisées pour être efficaces. Voici un exemple de ce que l’on peut trouver sur des fora sur le Web :

« Vous pensiez que les jeunes se désintéressaient de la Politique ?
* DETROMPEZ-VOUS ! *
Vous faites le parallèle entre Politique et Corruption ?
* DETROMPEZ-VOUS ! * Vous pensiez qu´aucun Parti Politique n´oserait s´attaquer de front aux VRAIS problèmes dont souffre notre société, du racisme au chômage en passant par l´exclusion généralisée ?
* DETROMPEZ-VOUS! *

UN NOUVEAU PARTI POLITIQUE, visant à créer une société dans laquelle les individus se respecteraient mutuellement, dans laquelle personne ne serait exclu parce qu´il est " différent", dans laquelle le racisme et l´intolérance seraient inexistants vient de naitre ! *

CE PARTI ATYPIQUE, C´EST LE MLC (*Mouvement de Lutte pour le Changement). Découvrez une nouvelle conception de la Politique, dans laquelle chaque citoyen
aurait vraiment droit à la parole, dans laquelle le mensonge est absent. Découvrez un Programme audacieux, visant à un tournant majeur
de la société et des mentalités. Le MLC, fondé par des étudiants, offre un Espoir : celui de vivre dans un pays qui serait enfin VRAIMENT le pays de la Liberté, de l´Egalité et de la Fraternité.Découvrez tout ce qu´il faut savoir sur le MLC à l´adresse http://mlc-parti.forumactif.com. P.S. : du fait de nos peu de moyens, nous n´avons pas pu créer un site officiel vraiment digne de ce nom. NE PORTEZ PAS TROP D´ATTENTION A LA FORME, MAIS AU FOND ! »

Toute la symbolique de la « cyberculture » est présente dans cette déclaration : réinvestissement de la jeunesse dans le processus politique, renouvellement des pratiques démocratiques, contre pouvoir, respect, liberté d’expression, petits moyens… Si cette initiative ne rencontre pas un public nombreux, elle appartient toutefois, avec des centaines d’autres appels à contribution, à un Web support des nouvelles formes de mobilisation.

Une caractéristique originale de ces nouveaux acteurs se trouve là encore dans leur relation au temps. Par le passé, pour construire des réseaux d’influence, il fallait prendre le temps de fonder un parti, de désigner des cadres, de recruter des militants, de voyager et convaincre afin de s’insinuer de manière crédible dans le débat. Désormais, la puissance du réseau numérique permet des mobilisations instantanées et décentralisées. « Les réseaux naissent aussi vite qu’ils meurent mais pour se réincarner face aux nouveaux problèmes ou à leurs évolutions [30]».

Blogueurs influents et politique
Malgré la jeunesse des réseaux sociaux, certains blogueurs ont réussi à imposer leurs espaces comme des lieux de référence voués au culte du Web 2.0. Ils sont analystes politiques ou simple citoyens et arrivent à capter une audience particulièrement élevée. Encensés par les médias traditionnels ils sont devenus les portes paroles des internautes. Ils ont donc tout naturellement sollicité par les grandes « écuries de campagne » pour s’impliquer davantage dans le processus électoral. C’est le cas notamment de Loic Lemeur. Il n’est pas un hasard de retrouver ce personnage au cœur de l’entreprise de communication de l’UMP. Il est à l’origine d’un phénomène étonnant qui a visé à retranscrire l’esprit de transparence du réseau en annonçant son choix pour un candidat. La blogosphère, durant cette campagne présidentielle s’est trouvée scindée en trois grands pôles importants - PS ; UDF ; UMP -, chacun accompagné par son flot de blogueurs influents, devenus blogueurs politiques, communicants politiques. Si il est difficile d’avoir une vision de l’impact sur les votes de ces soutiens, il est évident qu’il y en a eu dans le petit monde d’Internet. Non seulement de manière négative : Loic Lemeur a rapidement été obligé d’arrêter la fonction « commentaires » sur son blog car il a été attaqué de toute part. Mais aussi en terme positif pour son candidat car il a réussit à fédérer d’autres personnes autour de sa démarche. Enfin, tout comme les candidats se sont entourés de « people » durant cette campagne électorale, le Web connaît les siens. Cet événement peut être comparé au soutien de Johnny Hallyday dans le monde « réel ». Bref, ces blogueurs stars représentent pour le politique un gain de visibilité sur le Web et un impact qualitatif sur leur image.

« Hackers » vs entrepreneurs
Un autre phénomène permet l’apparition de nouveaux acteurs politiques : la résurgence des temps d’appropriation du réseau. D’une part, les entrepreneurs, les « net leaders », possèdent aujourd’hui un réel pouvoir d’influence sur les internautes qu’ils n’hésitent pas à mettre au service des candidats aux élections nationales. Ils possèdent la maîtrise des contenus éditoriaux. Les sites dailymotion, youtube ou google (…) ont accepté parfois de délaisser leur indépendance pour répondre aux demandes des politiques par la censure de certaines publications. Google pour sa part a notamment supprimé l’accès, pour avoir l’autorisation de s’implanter en Chine, aux sites mandarins réformistes sur le territoire chinois. Parallèlement, Microsoft met en place des partenariats afin de combler la fracture numérique sur le continent africain. On assiste ainsi à un phénomène interventionniste de la part de ces « Netleaders » économiques. Une « diplomatie d’entreprise » se met en place, vouée à la structuration des réseaux d’informations internationaux, domaine politique éminemment stratégique. Google, par exemple avance très concrètement son engagement. L’entreprise, qui s'est donné pour mission d'organiser l'information à l'échelle mondiale, se lance en politique. Le moteur de recherche a décidé de créer son propre comité d'action politique, ou Political Action Comittee, le NetPac, dans le but de rassembler des fonds pour les politiciens qui partagent son idéal : défendre les libertés sur le réseau
[31].

Cette structuration économique engendre une mobilisation de groupes de cyber-citoyens, les héritiers de la génération « Hackers ». Militants du logiciel libre et de l’Internet éthique, ils reprochent leurs monopoles aux grosses industries de logiciels. Peu nombreux, très grands consommateurs de Web, ils sont néanmoins très présents et influents dans la blogosphère. Ils veilleront au respect par le politique en campagne du mythe et de l’éthique intercréative d’Internet. La charte d’utilisation de la blogosphère Néthique par exemple a été adoptée par 200 blogs et sites dont le site du PS[32], de François Bayrou[33] et plusieurs territoires dans Second Life (Ile Verte, PS, UMP, UDF, Les Verts). De même que le choix du nom de domaine se choisit par les communicants au croisement de la facilité de mémorisation et du respect de cette « culture Web», l’ensemble des caractéristiques techniques et la forme en présence sur Internet des candidats en campagne sera méticuleusement interprétée par cette communauté très impliquée dans l’avenir du réseau. Ceci leur confère une fonction politique en tant que tel : une Net campagne efficace devra comporter les signes d’appartenance à la communauté Web, une intégration dans les messages politiques d’un chapitre nouveau, celui d’Internet comme nouveau projet de société.


D. Le mythe Internet dans le discours politique

Les « habitants du réseau » dépeignent cet espace public, même partiel, comme l’avenir de la démocratie. Les politiques, qui n’ont pas de contrôle sur Internet, se doivent d’accompagner cette attente qui émane globalement du réseau. Certains candidats ont été très attentifs au respect de la « cyberculture » qui entre en résonance avec l’ensemble des évolutions économiques, des comportements informationnels et des nouvelles sociologies de l’engagement. L’utilisation des symboles du cinquième pouvoir, a permis l’émergence de personnalités « non conformes », tout comme Internet a suscité de nouvelles organisations militantes.

1. De nouveaux présidentiables

Internet contribue à renforcer la légitimité du positionnement de candidats « inattendus ». C’est notamment le cas de Ségolène Royale et de François Bayrou lors de la campagne des élections présidentielles françaises. Fin 2005, la première, qui a été plusieurs fois ministre et depuis deux ans présidente de région, n’était pourtant pas considérée comme une candidate potentielle aux élections présidentielles. De nombreux autres prétendants du Parti socialiste semblaient être mieux implantés sur le terrain et chez les militants. Malgré cela, sa stratégie dissidente, de contournement des organisations du PS, soutenue par sa démarche participative, autour du site « www.desirdavenir.org », a été très efficace. A l’image d’Howard Dean, candidat des primaires démocrates à l’élection américaine de 2004 – cf. Chapitre II : Le Webdoctor animateur -, sa vision de la participation citoyenne intercréative n’aurait pas rencontré le même succès sans le Web. En effet, il lui aurait été impossible de mettre parallèlement en place, cette stratégie de défiance des organes historiques du PS et installer des relais d’informations nécessaires au projet dans les sections et les fédérations de ce même parti, parfois « tenues » par ses concurrents. Suite au développement sur la Toile du concept de démocratie participative, élément central de son programme, elle a, en un an, été adoubée par les adhérents du PS à près de 60% des suffrages. L’association conceptualisée d’une démocratie revivifiée, de sa « République 2.0 »[34], et des outils du Web2.0 ont permis, dans son cas, l’émergence d’une candidature peu conforme et vouée aux miracles de la révolution citoyenne d’Internet. Cette stratégie lui a été par la suite très reprochée au cours de la deuxième étape de conquête élyséenne, temps de la conquête programmatique du pouvoir.

En ce qui concerne le candidat de l’UDF, François Bayrou, nouveau président du MODEM (…), son discours sur une révolution médiatique a aussi constitué un axe fort de son programme : « Il y a un peuple de citoyens dont Internet, par exemple, est devenu le terrain de débats, de passions, d’informations parfois insuffisantes, de création partagée. On ne gouverne pas ce peuple comme un peuple de sujets
[35] ». Ou encore « Il y a dans Internet un modèle de société et de développement humain », affirmait-il à l’assemblée Nationale[36]. Répondant à toutes les sollicitations du Web, il a séduit cet auditoire particulier, plus impliqué politiquement mais aussi plus indécis, par sa nouvelle vision de la politique qui plaçait Internet, au dépend des autres médias jugés « sous contrôles », au cœur de la lutte pour une meilleure démocratie. Il s’est ainsi beaucoup appuyé sur le réseau pour asseoir sa stratégie, aidé par une blogosphère UDF très dynamique.

2. De nouvelles personnalités des partis de gouvernements

Certains blogueurs inconnus ont réussi à se créer une notoriété nouvelle, ce qui leur a ouvert les portes des premières lignes du jeu politique. Christophe Grebert et son site monputeaux.com, Loic Lemeur pour l’UMP, mais aussi Valerio Motta du côté socialiste et Quitterie Delmas pour l’UDF sont devenus en peu de temps les intermédiaires politiques des grandes formations sur les territoires numériques. Ceci viendrait corroborer le fait qu’Internet serait idéalement le média stratégique des petits candidats. En effet, Internet ouvre un nouveau champ d’expression peu contrôlé et permet de casser cette barrière autrefois infranchissable des « Gate Keeper
[37]» de l’information, des mass médias : les quotas de temps de parole médiatique, définis par le CSA en fonction des élections précédente, n’existe pas sur le Web. Peu coûteux, ce média ne comporte aucune obligation de fréquence de passage, de découpage horaire, de restriction de temps de parole. Le parti ou le candidat peut se représenter de façon ininterrompue, sans être dépendant des choix éditoriaux des médias traditionnels. De ce fait, Internet favorise le pluralisme.

Pourtant, les citoyens actifs sur le Net continuent d’apporter leur soutien aux grands partis de gouvernement[38] - 26,8% des sites à vocation politique font parti du pôle PS de la blogopole, 13,9% à l’UDF et le même chiffre à l’UMP quand le PC représente 4,6%, les verts 3,2% et le FN 1%[39] -. D’une part, la mobilisation sur Internet est le miroir de celle de « terrain ». Mais d’autres part, les moyens financiers engagés sur le réseau par ces structures pourraient accentuer cet écart. Ils sont beaucoup plus importants que ceux des petites formations. Internet n’étant pas régulé, ils offrent l’opportunité de mettre en place des supports très perfectionnés de communication politique et de prendre en charge des moyens humains nécessaires à la maîtrise de tous les flux d’information générer par une blogosphère partisane étoffée. Parallèlement, la focalisation des journalistes sur ces grands candidats et le phénomène de convergence des médias ont participé à cette dichotomie. Pour l’instant, les discours d’un Web démocratique ont donc objectivement contribué à accompagner un élan d’émergence de nouvelles personnalités politiques non-conformes, mais toujours issues des grandes formations politique.

3. Un outil de communication politique local
Les déséquilibres budgétaires et les contextes polarisés diffèrent en fonction du type de suffrage. En France, les rendez-vous républicains tels que les européennes, les législatives, les régionales, les cantonales ou les municipales n’usent pas du même pouvoir de mobilisation et de cristallisation partisane qu’une élection présidentielle. Le territoire et le nombre d’électeurs représentés par le politique deviennent, à cette échelle, beaucoup plus accessibles. Le travail quotidien des élus de proximité avec les acteurs de la société civile permet souvent une reconnaissance qui dépasse les rythmes des combats partisans. Les élections municipales et cantonales notamment, à l’exception d’une ville comme Paris, ouvrent un espace de discussion « à taille humaine ». Quelque soit l’étiquette partisane du candidat, l’engagement de proximité des élus n’est plus seulement un argument de marketing politique mais un acte quotidien de la gestion d’une ville. En ce sens, l’utilisation des outils du Web, bien publicisés, peuvent inscrire rapidement de nouvelles personnalités dans le paysage politique. A Lyon par exemple, Erick Roux de Bézieux[40] et Jean-Yves Sécheresse[41], deux hommes aux parcours politiques chargés mais très peu connus du grand public, tous deux conseillers municipaux, et respectivement adhérents de l’UMP et du PS, sont les deux blogueurs politique Lyonnais influents. Le site de Jean-Yves Sécheresse accueille 700 à 800 connexions par jour, lorsque le blog Gérard Collomb, Maire de Lyon, ne dépasse pas les 3 000 visiteurs par mois. Ils sont les rédacteurs de leurs blog. Et cela se ressent dans la forme. Ces blogs sont les supports d’un nouveau discours politique, plus personnel et moins protocolaire. Ces débats sont aujourd’hui consultés par les journalistes, les analystes et les citoyens concernés par l’action publique et les enjeux municipaux de 2008. Le blog peut ainsi s’inscrire comme un média de notoriété, une occasion de nouer des contacts qui seront par la suite, de part la proximité géographique, développés dans un cadre « réel ».


[1] cf. La crise du politique et de la citoyenneté, Jean Baudoin, Journée académique de formation continue du 24/03/1999. Académie de Nantes, http://www.ac-nantes.fr:8080/peda/disc/ses/crendu/crisepol.htm#intro#intro
[2] ibid.
[3] in. Le temps de l’engagement pluriel, Jacques Ion, Sociologue et directeur de recherche au CNRS, revue sciences humaines, http://www.scienceshumaines.com/le-temps-de-l-engagement-pluriel_fr_12805.html
[4] in. Les embarras de l’individualisme postmoderne, Monique Castillo, colloque international de Göteborg, avril 1995, http://monique.castillo.free.fr/resource/pdf/goeteborg1995.pdf
[5] in. Pour relire Michel Maffesoli , Georges Bertin:, revue esprits critiques, septembre 2000
[6] cf. Quand Internet rapproche les gens, Le Figaro, Gérard Mermet
[7] In. Ecrits sur l’histoire, Fernand Braudel, Editions Flammarion, 1985
[8] ibid.
[9] ibid.
[10] in. Femmes et Hommes - Regards sur la parité -, INSEE, Éd. 2004
[11] in. La contre démocratie, Pierre Rosanvallon, Le Seuil, septembre 2006
[12] in. Peine et structure sociale, Otto Kirchheimer, ed. du Cerf, Paris, 1994
[13] in. « Partis politiques : 12 mois pour convaincre », Michel Noblecourt, Mai 2006
[14] in. La cyberculture en question : critique de la critique », la revue du M.A.U.S.S, n°9, p.122
[15] 88% des internautes ont affirmés être intéressé (26%) et très intéressé (62%) par l’élection présidentielle. in. Les internautes et la politique, TNS SOFRES, mars 2007
[16] Comment l'UMP tisse sa toile sur Internet, Sophie Heut, le Figaro, 22 avril 2006
[17] in. Les internautes et la politique, TNS SOFRES, mars 2007
[18] L’observatoire 2006-2007 de la netcampagne présidentielle, IFOP, 19 et 20 Avril 2007
[19] Les activités politique sur Internet intégrées dans ce champs sont : la recherche d’information sur l’actualité, la visite du site d’un candidat, le visionnage d’une vidéo politique, la visite d’un blog politique, le transfert d’information à contenu politique à des membres de son carnet d’adresse ou encore le fait de recommander un site à des proches.
[20] 34% des internautes affirment avoir eu plus de deux activités politiques durant la campagne présidentielle.
[21] in. Les internautes et la politique, TNS SOFRES, mars 2007
[22] in. Le cinquième pouvoir, Thierry Crouzet, Bourin éditeur, 2007
[23] in. http://www.news.fr, Philippe Astor, juillet 2006
[24] in. http://www.jean-luc-melenchon.fr
[25] Internet, nouvel acteur du jeu politique, Dominique Cardon et Fabien Granjon, Sociologues au Laboratoire de sociologie des usages (SUSI) France Télécom R&D
[26] cf, compte rendu, Débriefing de la Présidentielle 2007, La communication en campagne, 30 mai 2007, La Sorbonne

[27] On appelle cela l’effet « Googlearchy ». Les pages populaires sont bien positionnées dans les outils de recherche, ce qui leur permet d'être visitées et d'attirer de nouveaux liens vers elles. Ces nouveaux liens créent une croissance de leur popularité, qui leur permet d'être encore mieux positionnées, et donc d'avoir plus de visites, plus de liens etc. C'est un cercle vertueux.
[28] in. Le cinquième pouvoir, Thierry Crouzet, Bourin éditeur, 2007
[29] ibid. Interview de François Collet, initiateur du réseau Freemen.
[30] in. Le cinquième pouvoir, Thierry Crouzet, Bourin éditeur, 2007
[31] The search for influence: Google becomes a political player, Richard Wray, The Guardian, Tuesday October 24, 2006
[32] http://desirsdavenir.org
[33] http://www.bayrou.fr
[34] « République 2.0, vers une société de la connaissance ouverte » est un rapport remis par Michel Rocard à Ségolène et intégré au projet présidentiel de la candidate.
[35] in. François Bayrou, débat sur la motion de censure du gouvernement Villepin, Assemblée Nationale 16 mai 2006
[36] cf. Débat sur le projet de loi DADVS, François Bayrou, I7 mars
[37] Les journalistes sont, selon l’expression de D.M. White, des « Gate Keepers » (des portiers de l’information)
[38] in. L’observatoire 2006-2007 de la Netcampagne, IPSOS, décembre 2006
[39] in. La blogopole, Observatoire présidentiel, http://www.blogopole.fr
[40] http://www.rouxdebezieux.org
[41] http://www.jysecheresse.com

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