24 juillet 2007

CHAPITRE I
Internet comme objet politique

II- Convergence des médias



A. « Don’t hate the media, be the media »



Internet, et surtout le formidable élan d'expression des internautes rendu possible par le progrès technologique, secouent la «maison médias». C’est par cette phrase que Frédérique Roussel débute un article qui remet en question la place du journaliste dans libération : « Journal recrute non-journalistes [1]». Cette remise en question de la place du métier de journaliste dans l’espace public interpelle tous les acteurs du quatrième pouvoir. Les forums, les tchats, les pages perso puis les blogs ont apporté, l’espace d’expression nécessaire aux citoyens ou analystes qui ressentaient un besoin d’exposition supplémentaire de leurs paroles ou travaux. Certains blogueurs n’ont pas tardé à sortir des simples récits de pérégrinations estivales. Cet outil généreux, car sans limite d’espace disponible, sans contrainte de pagination ou de nombres de mots, devient peu à peu le support d’un journalisme alternatif. Le Web interactif et instantané concurrence très rapidement, au moins sur la forme, le cadre figé et institutionnel des journaux papier.


L’événement du 11 septembre à New York a été en cela particulièrement marquant. Brutalement, le monde de la presse et de la Télévision voyait apparaître les nouveaux journalistes citoyens, bien plus rapides à réagir que leurs propres rédactions. Armés de leur caméscope et de leur appareil photo, plusieurs citoyens anonymes capturent des images de l’effondrement des tours jumelles qui seront ensuite vendu à l’ensemble des médias. Depuis, régulièrement, les grandes messes télévisuelles font appel à ces films qu’aucun journaliste « traditionnel » n’aurait eu l’occasion de prendre.


Phénomène de désintermédiation

Les grands médias perdent parfois leur rôle d'intermédiaire des messages d'actualité. L’avènement de ce journalisme participatif s’appui, parallèlement, sur un fond de protestation aux discours médiatiques et aux financiers de l’information. La position de « gate keeper », des grands médias - littéralement gardiens de l’information -, est de plus en plus remise en cause par les citoyens. Des doutes, légitimes ou non, sont présents à propos de leurs choix éditoriaux. En cela, la campagne du référendum pour la constitution européenne de 2005 a été particulièrement révélatrice, en France, d’un déséquilibre entre politiques, médias et citoyens. Les grands groupes subissent, tout comme le politique, une crise de la représentation.

La proximité avec la source d’information et la vidéo amateur deviennent les gages d’une vérité absolue, insoupçonnable d’une quelconque manipulation. La proximité avec l’événement devient une valeur monnayée dans les circuits de l’information. L’activité journalistique se voit amputée de sa principale fonction d’interprète, qui était jusqu’à présent le moteur de l’acte d’achat d’un journal ou d’un magazine au détriment d’autres sources d’informations citoyenne.

Vidéo amateur et limites du "off"

L’apparition de la vidéo amateur a été le fait marquant des dernières années sur Internet. Du 11 septembre aux attentats de Madrid de 2004, des images de l’éxécution de Saddam Hussein à la vidéo de Doc Gyneco agressant des journalistes de OuiFM, de nombreux exemples de ces formats courts ont légitimé les compétences du journalisme citoyen à mettre en scène de l’information grand public. S’appuyant sur le phénomène de mémoire du réseau, les vidéos, notamment souvent négatives, ont un potentiel viral et une capacité à voyager sur le réseau étonnante. La vidéo de Ségolène Royale, qui demande aux professeurs de travailler 35 heures dans leur établissement a été visionnée près de 2 millions de fois en une semaine sur Internet et diffusée sur de nombreux médias de masse. Elle s’est positionnée comme la première requête mondiale sur le réseau durant une journée ! Cette vidéo a eu un retentissement record, qui dénote de l’appétit des spectateurs pour la polémique dans les temps de campagnes électorales.

Le "off" était le résultat d'un consensus tacite entre journalistes et politiques. Dans ces espaces relationnels, ces derniers s'accordaient certains moments de relachement de la maitrise communicationnelle pour s'échanger des informations "off", des confidences, qui n'étaient pas destinées à être relayées. Les politiques usaient ainsi de moyens de pression face aux journalistes qui ne respectaient pas cette règle par leur mise à l'écard des événements médiatiques à venir. Un citoyen quant à lui ne se souci pas de ces règles du off puisqu'il n'appartient pas à ce microcosmes. Ainsi peut-il médiatiser les temps de relâche politique, ce qui parfois revêt des conséquences lourdes pour un égard de language ou une position particulière. A vrai dire, le "off" existera toujours car il est difficile d'empêcher les relations d'affinités entre journalistes et politiques. Cependant, il trouvera désormais ces limites dans l'espace public.

D'autre part, la vidéo est significative d’un nouveau rapport au temps pour les hommes politiques. Internet est aussi un réservoir mémoriel qui intègre dorénavant dans ses recoins insoupçonnés l’ensemble de leurs actes et de leurs discours passés. De ce fait, il devient difficile de changer radicalement de position politique pour un candidat sans que les internautes se rappellent à leurs bons souvenirs. Le contenu des messages devront désormais être identiques pour l’ensemble des publics et ne pas comporter d’ambivalence flagrante.

La professionnalisation du journalisme amateur

Au regard de ces pratiques, quelques entreprises ont décidé d’organiser des plateformes de journalisme citoyen. AgoraVox, come4news et d’autres ont alors prospéré autour de cette idée d’expertise citoyenne, s’inspirant de projets qui, dans d’autres pays ont eu des destins surprenants. En effet, cette forme de journalisme a même été en mesure d’influencer directement les résultats d’une élection présidentielle : en Corée du Sud, pays le plus connecté du monde, Oh My News est un journal numérique basé sur le journalisme participatif. Avec près de 40 000 journalistes et bloggeurs citoyens, le site compte un million de visiteurs par jours et 200 nouveaux articles. Il semblerait que ce média ait parfaitement joué son rôle de contre pouvoir en contribuant de façon décisive, et contre toute attente à la victoire de l’avocat Roh-Moo-Hyun aux élections présidentielles, face au candidat sortant. A l’approche du scrutin, le site recevait près de 20 millions de visites par jour [2]» ! Il n’est donc pas impensable de trouver dans les prochaines années, en France, un pouvoir médiatique citoyen aussi influent. Le journal citoyen Agoravox, né en 2005 sur le modèle d’OhMyNews, à l'initiative de Carlo Revelli et Joël de Rosnay[3], a réussi à s'imposer sur la toile hexagonale grâce à une communauté de plus de 7.000 contributeurs bénévoles. Succès d'estime, Agoravox commence également à peser en audience : il a aujourd’hui 225.000 visiteurs uniques et réunit chaque mois plus de 700.000 lecteurs.

Dans les temps qui poussent la communication politique à maîtriser tous les messages, Internet apporte une véritable bouffée d’air à la société civile. Le « bloguistan
[4] », nom donné à la blogosphère Iranienne, permet cette parole libérée et se fait support de la contestation politique lorsque cela parait inenvisageable dans un espace public traditionnellement muselé. Ce sont 100 000 blogueurs qui s’autorisent une critique parfois sans limites du pouvoir et de ses représentants. Autre exemple, le site www.milblogging.com regroupe près de 1500 GI’S postés sur le front irakien qui peuvent ainsi, grâce au Web, apporter une vision très personnelle du conflit qui entre parfois en opposition avec les messages de la communication officielle du gouvernement américain.

Grâce à l’accessibilité technique, l’écart qualitatif de la production s’atténue entre les entreprises citoyennes et les médias traditionnels. Apparaissent, en conséquence, des outils multimédias performants, produits par des citoyens ou journalistes amateurs éclairés. Textes, son, vidéos, les sites d’ipol
[5], de poliTIC[6]show, pour ne citer qu’eux, éditent des contenus innovants. Thierry Voisin, rédacteur en chef du site PoliTICshow a fait des interviews de 5h00 avec des candidats à l’élection présidentielle, scindés en supports vidéo d’un format de 15min. La capacité à produire cette forme d’interview, ce temps long, est unique et spécifique à Internet. L’internaute, pro-actif, regarde quelques minutes, s’en va, repasse dans la semaine pour regarder d’autres parties de l’interview, etc... Le temps long permet d’avoir un rapport au politique très différent des interviews télévisuelles classiques. Emotionnellement plus forte, les spectateurs peuvent prendre le temps de percevoir l’univers d’un candidat. La liberté de ton et de forme même des contenus est l’originalité de ce journalisme citoyen.

Ces entreprises citoyennes commencent peu à peu à s’interroger sur la forme que pourrait prendre leur travail, notamment sur les questions de financement. Chacun étudie son « business plan » et arrive peu ou prou à la même conclusion. Bien que certains, dont Thierry Voisin militent pour un service public d’Internet, l’ensemble du Web citoyen se tourne davantage vers les agences de communication et les annonceurs. Internet sera, comme la télévision et la radio avant lui, essentiellement financé par la publicité. Cette évolution n’est pas neutre. Apparaissent ainsi des journaux dits citoyens en concurrence directe avec les autres journaux historiques pour l’attribution des budgets publicitaires. Sur le Web, pour que la publicité soit rémunératrice, il faut qu’il y ait beaucoup de trafic sur un site. L’information devra donc être calibrée pour créer ce flux de popularité. Le temps long ne serait donc pas l’apanage de l’information produite par ces ex-citoyens devenus professionnels. C’est l’exemple du développement du site Rue89.com, monté par des anciens journalistes de libération. Ils proposent la « révolution de l’information ». En effet, le ton est plus libre car les éditeurs sont pour l’instant moins dépendants de financiers aux velléités politiques. Mais les dépêches viennent des mêmes agences, le peu de financement et l’obligation d’actualisation interdit le reportage et l’investigation coûteuse. Bref, la révolution de l’information ne s’appuiera pas sur ces nouveaux médias structurés, mais bien sur la multiplicité de sources citoyennes, amateurs et curieux.

De plus, l’audience du journalisme citoyen est encore très limitée en France. Seuls 17% des internautes indiquent s’être connectés à un site de journalisme citoyen au cours de la dernière année, dont 11% rarement pour 78% qui ont visité les sites des médias « traditionnels » [7]. Confrontés au phénomène de désintermédiation, en concurrence d’un côté avec les communicants, qui ont désormais les moyens de mettre en place des médias très spécifiques et contrôlés, et les citoyens de l’autre qui peuvent au contraire avoir un ton très libre, les médias traditionnels ont dus s’adapter aux nouveaux modes de consommation de l’information. Participation, multimédia et instantanéité, expression libre, ils ont tous aujourd’hui pris le virage Internet.

B. Le virage Internet des médias traditionnels


1. La presse 2.0


Confrontés à la migration massive de leurs audiences et de leurs annonceurs vers Internet, les médias traditionnels n’ont eu d’autre choix que de composer sur le Web. Les modèles économiques de la presse écrite ont été fortement ébranlés par les phénomènes de gratuité, adhésion massive des Français aux journaux gratuits dans un premier temps puis aux contenus en ligne non-payants. Outre son marché publicitaire qui ne cesse de croître, Internet offre à la presse traditionnelle une opportunité de recréer des liens sociaux qu'ils ont jusqu'à aujourd'hui sous utilisés. Dans un cadre global de dématérialisation des données, les journaux intègrent ainsi l’instantanéité et la participation citoyenne dans le processus de fabrication de l’information.

Le 3 juillet 2006, avec la nouvelle version de son site Internet, Libération devenait le premier quotidien français payant à autoriser les commentaires sur ses articles. Mais pas le premier. Le quotidien gratuit "20 minutes" pratiquait déjà la conversation depuis un certain temps, tandis que "Le Monde" ne l'autorisait qu'à ses abonnés [8]. Chacun peut désormais écrire dans le monde, dans le figaro, dans libération, « tchater » en direct avec des invités, consulter en temps réel les derniers événements de l’actualité. Chaque journal possède même sa propre plateforme de création de blog que les analystes se pressent d’utiliser : Christophe Barbier, Jean-Michel Apathie, Michel Onfray, Jacques Séguéla par exemple se sont tous offert une vitrine sur ces espaces blogs affiliés. Ils permettent en effet, plus qu’un blog personnel d’avoir l’argument d’autorité que confère la marque du journal sur les billets émis, tout en conservant l’ensemble des qualités de l’outil : espace illimité, liberté d’expression et personnalisation du ton. Ces sites offrent une visibilité sans comparaison à leurs blogueurs en échange de liens publicitaires sur ces pages. Les derniers « posts » émis s’affichent sur la page d’accueil des journaux et le gain en trafic est inestimable. La presse récupère ainsi certains budgets publicitaires qu’elle avait perdus, au détriment des start-up engagées dans les plateformes de blogs.

Le résultat quantitatif de cette nouvelle attitude de la presse conforte son emprise sur l’information. LeMonde.fr a par exemple compté plus de 31 millions de visiteurs au mois de février 2007. Même si 54% des internautes plébiscitent le Web comme première source d’information, juste devant la presse écrite papier [9], ce sont dans les fait essentiellement pour aller sur les sites de « médias historiques » - comprenant la TV - : 78% des internautes fréquentent ces outils contre 18% pour les blogs et 17% pour les sites de journalisme citoyens. Pourtant, bien que ces médias s’accordent très bien au Web, les blogueurs conservent la fraîcheur, la proximité et la liberté de ton que l’expertise et le sérieux des médias traditionnels ne viennent pas concurrencer. Deux qualités essentielles constituent la valeur ajoutée des médias citoyens : la spontanéité et le désintéressement. A l’inverse, Le principal inconvénient de cette profusion de témoignages est leur dispersion et le manque de synthèse. La presse devrait encore avoir de beaux jours devant elle, si elle réussit à trouver l’équilibre économique qui pour l’instant lui fait encore défaut.


2. La Télévision 2.0

La télévision n’est pas en reste. L’appétit des citoyens pour le Net ont amené les médias traditionnels à créer des ponts supplémentaires et intégrer davantage la « culture Web » dans le traitement de leur information. Les chaînes sont aujourd’hui confrontées à l’explosion des sites de partage vidéo tels que Youtube ou Dailymotion. Aux Etats Unis, 42% des internautes américains ont consulté le site de partage vidéo YouTube, soit un point de plus que les sites vidéo des grands réseaux de Télévision ABC, CBS, NBC, Fox (…) et 7 points de plus que ceux des chaînes infos comme CNN.com [10]. Les métiers de l’audiovisuel se réorganisent et la télévision intègre de nouvelles méthodes : d’une stratégie centrée sur le support média à ils se tournent aujourd’hui vers l’entreprise de production de contenus. Sites dernière génération, vidéo à la demande, séries et films disponibles gratuitement après leur diffusion, avant-premières (…), la TV2.0 s’adapte aux nouvelles temporalités des usagers du Web.

On parle désormais de convergence des médias : l’internaute aura de plus en plus de liberté de consommation, le choix des supports et l’audience continuera à se disperser au détriment des médias de masse. Les populations de 30 ans et plus consomment déjà en moyenne 1,7 média en simultané, tandis que les adolescents consomment 5,4 médias en simultané (web, instant messaging, téléphone, SMS, vidéo, TV, radio, MP3, livre, journal, etc…). « Cette ligne de fracture entre les « digital immigrants [11] » et les « digital natives »[12] illustre le multi-usage qui accroît le temps global de consommation des médias chez les jeunes ». En Grande-Bretagne, une étude de l'institut IMC réalisée pour la BBC en novembre 2006 démontre que, plus on regarde de la vidéo en ligne, sur son ordinateur ou son téléphone portable, moins on regarde la télévision traditionnelle. Cette étude n'a pas encore été faite en France, mais notre pays est le mieux équipé d'Europe en haut débit. Une véritable révolution s'annonce : révolution de la publicité - sur l'ordinateur, le téléspectateur est encore plus zappeur - et de l'interactivité - sur l'ordinateur, le téléspectateur est en communication directe et gratuite avec la chaîne qu'il regarde -. Le téléspectateur passif devient « téléacteur ». Les sites Internet seront les compléments logiques de toute communication de marque. Certains appellent cela la communication à 360°. Le cycle des renvois entre les différents médiums, la communication à 360° sont déjà inscrits au quotidien des média-planners qui verront s’accroître au fil du temps leur rôle éminemment stratégique.

3. Traitement de l’information politique, Web et médias traditionnels

Déjà, des changements profonds se font sentir sur le traitement de l’actualité politique dans les médias. Avec les nouveaux rythmes médiatiques, les journalistes, sollicités de toutes parts n’ont plus ou peu de temps à consacrer au recoupage d’informations, à l’investigation. A tel point qu’Internet est rapidement devenu leur première source d’information. Ainsi, tous les phénomènes observés sur le Web n’auraient pas eu le même impact si les grands médias professionnels ne les avaient finalement pas d’abord visionnés puis relayés. Durant la dernière campagne, les journalistes, de peur de rater l’événement tant annoncé par les « révolutionnaires du Net », ont scruté méticuleusement les opinions, les événements et les actions en ligne et ont trouvé en Internet un renouvellement de leurs angles habituels de traitement électoral. Ils ont donc choisi d’informer leurs audiences de tout ce qui leur semblait essentiel au décryptage de la campagne, quitte à mettre sous les feux des projecteurs de faux événements et des rumeurs – cf. : les Webdoctors sentinels, chapitre II -. On a ainsi vu apparaître des nouvelles rubriques spécifiques à la Net campagne. C’est l’exemple du 5 min « CampaNet » au cours de l’émission Dimanche +, de la revue de blog de « Trans-Europe Express », émission de Christine Ockreint sur France 3, mais aussi d’un archivage particulier dans les colonnes du Figaro.fr, de liberation.fr, du monde.fr, de la presse quotidienne régionale (…). De même, au cours de la campagne des primaires démocrates pour 2008 aux Etats-Unis, un événement est venu ponctuer cette nouvelle référence aux sites Web de partage vidéo. Le traditionnel débat entre les candidats à l’investiture a été organisé conjointement par CNN et Youtube, site sur lequel les citoyens peuvent découvrir, scindé en petites parties de une à 5 minutes les réponses de chaque personnalité aux questions d’internautes. Dans un même cadre, lors de l’élection présidentielle en France, François Bayrou avait proposé un temps un débat entre les candidats sur Internet et Microsoft, qui gère le site MSN, s’était dit prêt à l’organiser avant que l’idée ne se perde dans la nature, faute d’un accord entre tous les prétendants. Cet enjeu est considérable pour les communicants en général et les communicants politique en particulier, pour qui, la scénographie des grandes messes télévisuelles constituaient jusqu’alors le support idéal des prestigieux discours officiels de la Vè République. Cette tendance médiatique à la participation, la proximité et la transparence déteint sur la mise en scène télévisée du discours politique.

D’un traitement spectaculaire, le Net draine avec lui la curiosité pour ce qui se passe en coulisse, dans l’arrière-cour politique. Selon Stanislas Magniant, directeur Conseil chez Publicis et fondateur de Netpolitique.net, « on passe de la société du spectacle à la société du contact
[13]». Aujourd’hui, suivre une campagne pour les journalistes consiste à filmer les dessous de celle-ci, montrer le rôle des conseillers, interpréter chaque geste et parole du candidat pour en sortir les allusions et les non-dits. Les journalistes et analystes politiques expriment par ce biais leur envie de s’extraire du contrôle permanent du marketing politique. Seulement, dans les faits, la communication politique, qui a le rôle de mettre en scène le candidat a aujourd’hui réussi à prendre en compte cette nouvelle donne et pris le parti de se mettre en scène elle-même ! Les coulisses et l’arrière scène deviennent tout simplement des nouvelles scènes du pouvoir. D’arrières scène en coulisses d’arrières scènes, l’information se perd parfois dans les dédales sinueux que lui fabriquent les professionnels du marketing politique. L’action politique s’éloigne et le jeu de la communication électorale se complexifie. Le floue entretenu par les communicants leur permette de conserver la primeur de la narration des enjeux électoraux, et l'inititive sur l’agenda médiatique en temps de campagne.

C- L’influence du Web sur l’agenda médiatique

La presse d´information généraliste a, de manière générale, une influence politique. Les journalistes ont souvent une inspiration politique dans la rédaction des articles concernant les actions du gouvernement, la politique étrangère ou le traitement médiatique des parcours électoraux. En 1972, Mc Combs et Shaw ont inventé le terme "agenda setting [14]" pour décrire la fonction des médias de masses qui exercent un effet considérable sur la formation de l'opinion publique, en attirant l'attention de l'audience sur certains évènements et en négligeant d'autres. L'agenda setting désigne le pouvoir propre aux mass media de déterminer ce qui fera débat, de sélectionner les événements et sujets auxquels s’intéresseront le public et/ou les décideurs. Derrière cette thèse, se situe le constat que les informations sont tellement nombreuses que les médias ne peuvent accorder une attention équivalente à tout ce qui a lieu dans le monde. « Faire l’agenda », constitue donc un élément stratégique décisionnel des domaines médiatique, intellectuel et politique. Faire l’agenda, c’est choisir le terrain d’expression, diriger l’attention, voire décider de ce que sera une information. « C'est cela l'effet le plus important de la communication de masse : sa capacité à hiérarchiser et à organiser mentalement le monde à notre place. Les médias de masse ne parviennent pas à nous dire quoi penser, mais ils réussissent étonnamment bien à nous dire à quoi penser.[15]»

Théoriquement, une fonction significative des outils du Web interactif consiste à attirer l'attention du lecteur sur certains sujets et, conséquemment, d'en passer d'autres sous silence. Les blogueurs seraient une alternative et permettraient de faire monter - bottom-up - des sujets d'intérêt généraux de part l’activité collaborative et les modalités virales du réseau. Les blogs participeraient donc à la structuration, même inconsciemment, de la hiérarchie des sujets qui créent l'actualité.Dans les faits, Internet, qui a été composé durant les dernières campagnes de 2007 d’espaces de discussion sur l’actualité se retrouvent parfois au cœur des articles de presse, sources principales d’information des internautes. Les journalistes, avides lecteurs de blogs politiques renvoient sur leurs sites des informations issues des sites de blogueurs influents.

Thierry Vedel, chercheur au CNRS pour le CEVIPOF, a noté au sujet des médias dans cette dernière campagne présidentielle « le relatif retrait des médias traditionnels durant la campagne. Ceux-ci ont adopté une attitude assez suiviste à l'égard des initiatives des candidats, comme s'ils ne voulaient pas structurer le débat électoral et en être un acteur, mais seulement un observateur. » Les suites de deux grands échecs électoraux de la décennie que sont le 21 Avril 2002, et le référendum de la constitution européenne de 2005 auront marqué une génération d’électeurs et de journalistes. Au sortir de ces deux échéances électorales, ces derniers avaient été mis au banc des accusés pour avoir été trop interventionnistes sur la thématique de l’insécurité pour l’un, sur le « oui » pour l’autre. Accompagné par cette tendance à l’interactivité – cf « le virage Internet des médias traditionnels » -, comme pour se décharger de ces fâcheuses expériences, les grandes émissions politiques ont alors accordé une place de choix à la parole citoyenne et au Web.

Le débat s’instaure aujourd’hui autour de deux versions de l’influence du Web sur l’agenda médiatique et politique. Sacrée ambivalence ! La première met en avant certains exemples de vidéos apparues brusquement au cours de la campagne, reprises dans les médias et qui obligeaient les candidats à l’exercice de la communication de crise, donnant lieu à une précision des propos voir à une nouvelle proposition programmatique. En ce cas, le Web viral et négatif – cf : Chapitre II, « Les Webdoctors sentinelles » - a fait une incursion provisoire et très remarquée dans l’agenda politique.

Néanmoins, d’autres analyses remarquent que le Web n’a pas fait surgir de grandes thématiques nouvelles. L’agenda des journalistes et des politiques, de part leur interdépendance et leur maîtrise technique commune des sujets d’actualité, n’est pas le même que celui de la société civile. Dominique Wolton parle de « média diplomatie » et de « média négociation » pour traiter des liens étroits qui subsistent entre les deux [16]. Sur le Web, les sujets fréquemment traités ont été l’environnement, la dette publique, le pouvoir d’achat et les retraites[17] quand le rythme de la campagne et l’agenda médiatique, maîtrisé par les équipes de communication des candidats respectifs, englobaient cela dans des concepts beaucoup plus larges comme l’identité nationale, la remise en cause du fonctionnement institutionnel. En effet, Le personnel politique est très bien rôdé aux attentes des journalistes sur ce terrain. Ils fournissent des contenus adaptés aux formats que ces derniers cherchent à remplir : c’est l’exemple des «petites phrases» et plus généralement de tous les coups médiatiques tentés par les candidats pour attirer sur eux l’attention des médias, des télévisions tout particulièrement. C’est également la capacité des communicants à ne donner accès aux journalistes qu’à de l’information officielle et maîtrisée. Les communicants politiques appellent ces techniques le « spining ». Cela consiste à préparer les médias aux discours. On leur présente quelques lignes à retenir. Parfois même, on leur annonce des « sound bites », quelques extraits du discours que le public devra retrouver à la radio ou à la télévision.

Internet dans la communication politique est encore un outil récent et expérimental. Les équipes de communication des « grands » candidats ont été très innovant dans chacune de leurs démarches Internet. D’autres emboîtent aujourd’hui le pas. C’est le cas des élections présidentielles aux Etats-Unis. Déjà, les primaires démocrates offrent aux observateurs une démarche particulièrement active des candidats sur Internet et des relais médiatiques du Web officiel de plus en plus important. Par exemple, Hillary Clinton a fait sa déclaration de candidature à partir d’une vidéo sur son site Web. De nombreux événements sont organisés sur ces espaces officiels qui voient encore leur influence grandir dans un processus de communication politique. En cela, le Web commence à influencer l’agenda politique comme support de production d’éléments de communication à destination des journalistes. Par des contenus de communication maîtrisés, il modifie peu à peu le rapport de ces derniers à la source de l’information. Lors de la campagne présidentielle, en février, José Frèche, écrivain, responsable du site Internet « sarkozy.fr », n'hésitait pas à dire que « l'Internet [est] au coeur de la campagne. Des déclarations exclusives et de grandes annonces y [sont] faites. Nos images [sont] alors reprises par les différentes chaînes de télévision
[18] ».

L’agenda médiatique semble donc, au cours de cette dernière élection présidentielle avoir été très bien négocié par les communicants politiques. François Bernard Huygue, docteur d’État en Sciences Politiques, parle à ce sujet de « la revanche de la communication sur l’information. » Scénarii écrits bien en amont de la campagne, ils ne peuvent pourtant pas intégrer tous les mouvements qui s’opéreront de la part de l’opinion public à la réception des messages, ni l’impact qu’aura cette même volonté de maîtrise de l’agenda par les autres candidats. Afin d’avoir une vision de ces forces, les équipes de campagnes s’appuient de plus en plus sur les instituts de sondages pour identifier les points d’achoppements, du discours émis au citoyens récepteur. Le Web constitue grâce à la forme hiérarchisée des ressources par les moteurs de recherche et l’espace intercréatif un médium idéal pour capter ces retours – feed back – de l’opinion public. Il modifie donc profondément les méthodes des enquêteurs, levier quotidien de la communication électorale.

D. L’influence du Web sur les sondages

Percer les mystères de l’opinion publique, telle est l’utopie des hommes et des communicants politiques. Un objectif avéré du marketing politique, ressource de la communication électorale, est de mener toutes les recherches possibles pour déterminer les besoins et attentes des consommateurs avant de lancer un « produit » ou de développer un « service ». « Le XXe siècle , et surtout sa seconde partie, a passionnément aimé écrire le monde avec des chiffres. [19]» Depuis les années 1980, le nombre de sondages politiques a été multiplié par deux en France, on en compte plus d'un millier par an[20] et pas moins de 400 sociétés sont présentes sur le marché français des études. Une situation atypique. L’avènement du Marketing des idées, en France, depuis 1965 et l’expérience du candidat Jean Lecanuet aux élections présidentielles, face au Général de Gaulle, a introduit dans les campagnes l’analyse quotidienne du rapport construit entre l’image d’un homme ou d’un événement politique, l’appropriation de celle-ci par les citoyens et l’attente de ces derniers.

Ces enquêtes ont longtemps été le seul moyen d’expression individuelle des citoyens dans les temps de campagne. Le Marketing politique parle d’effets « bandwagon » et « undergog » sur les citoyens. Le premier impose la loi de la majorité : « je vote pour le candidat donné gagnant par les sondage ». L’effet « underdog », au contraire, consiste à soutenir le candidat donné perdant. Ainsi, les sondages donnent aux citoyens la capacités de mettre en place des stratégies de vote personnelles en fonction de leurs résultats.

De plus, au-delà d’une photo instantanée de l’opinion, les sondages servent aussi à mettre en avant des chiffres, arguments d’autorités des discours politiques, et source d’influence des électeurs. Le chiffre est difficile à contredire. D’ailleurs, causalité ou corrélation, peut importe. Un nombre n’a pas de sens. La symbolique du chiffre est puissante et accorde d’autant plus de crédit à la parole des candidats qu’elle sert l’image de la maîtrise des dossiers. Elle fait disparaître l’ambiguïté, et la complexité, au grand regret des analystes compétents. Tout est plus simple et logique lorsque les éléments sont chiffrés. « Tout le monde affecte de croire qu'ils offrent un fidèle reflet de la réalité » [21]. En ce sens, l’évaluation instantanée et scientifique de l’impact des actions de communication, des discours, de l’adhésion de l’électorat à une personnalité, de l’opinion public, est un instrument essentiel à la conduite des plans de communication et de l’action politique. Président, premier ministre, ministres, grandes institutions, tous possèdent en leur rang un « Monsieur sondage » qualifié.

Pourtant, malgré cette inflation du nombre de sondages, l’opinion publique est une notion qui n’a pas encore trouvé consensus au cours des trois siècles de discussions à son propos. L’opinion fait partie des phénomènes sociaux apparemment évidents mais qui se dérobent à l’analyse dès que celle-ci vise à la précision scientifique [22] ». Si l’on se réfère à la définition de James T Young[23] sur l’espace public, « l’opinion publique est le jugement social qu’effectue une communauté consciente d’elle-même sur une question d’intérêt général après une discussion rationnelle et publique ». Celle-ci se forge donc dans le cadre d’un processus collectif, dans l’interaction et une délibération raisonnée, publique, entre membres d’une communauté. Elle n’est pas la somme d’opinions individuelles et n’existe qu’à la condition d’un travail de recherche d’information des parties.

Les méthodes des instituts de sondages sont aujourd’hui très critiquées à propos du traitement si peu « scientifique » de leur bases. Depuis le milieu des années 1990, leurs prévisions ne cessent de défrayer la chronique : élection présidentielle américaine de 2000, élections présidentielles françaises de 1995 et 2002, référendum français sur le Traité Constitutionnel Européen en 2006... A chaque fois, les sondages donnaient non seulement les mauvais résultats quantitatifs, mais surtout l’erreur allait jusqu’à se tromper dans l’« ordre d’arrivée » des candidats !
Les enquêtes de terrain ne différencient pas les opinions selon leurs degrés d’intensité ou d’engagement et admettent que toutes les idées sont de force égales. Ces enquêtes ne reconnaissent pas les enjeux de l’expression symbolique et donc de la puissance des messages. Les enquêtes sont dirigées et ne laissent pas de place à l’inconnue : la part des questions ouvertes n’ont cessé de se réduire au sein des enquêtes. Par exemple, au lendemain d’un événement, un meeting, une intervention télévisée, un discours (..), l’ensemble des médias évoque les chiffres d’un sondage construit dans la soirée. Aucune discussion n’a donc pu avoir lieu entre temps dans l’espace public. Les grands relais d’opinions que sont les analystes, les journalistes, les associations, les relations interpersonnels ou dans le cadre du travail n’ont pas encore eu le temps d’affirmer leur influence. Les résultats recueillent des opinions provoquées, réactives, non spontanées, des opinions individuelles et non organisées. Le temps des sondages n’est pas le temps de l’opinion public. C’est pourquoi les communicants multiplient chaque jours les sources afin d’essayer de se rapprocher d’une image réelle des mouvements politiques dans la société.

On a vu précédemment qu’Internet modifiait structurellement l’échange d’information et les modèles de communication. D’un schéma « top down », le Web accorde potentiellement une nouvelle place à la relation, l’échange et la discussion au sein des médias et dans le rapport à la citoyenneté. Certes, la fracture numérique existe, dans la représentativité quantitative de la société, dans l’appropriation des outils et des usages. En cela, Internet ne permet pas de mettre en place les méthodes classiques des instituts de sondage - quotas et corrections - visant à faire d'une enquête le reflet de l'opinion des électeurs. Mais l’habitude est prise de la part des internautes de répondre ponctuellement à des questionnaires très courts. Les sondages sont des options très courantes sur les blogs et les sites Internet. Tous les grands médias en ligne mettent en place des organisations sondagières et le chiffre d’affaire des instituts sur Internet a une croissance à deux chiffres : l’IFOP par exemple a quintuplé son CA en ligne en 2005 [24]. Avec le temps et une représentativité du Web conséquente, il sera pourquoi pas envisageable d’avoir des sondages quantitatifs de qualité. De plus, la force mobilisatrice du réseau se retrouve aujourd’hui dans la capacité de ces entreprises à créer rapidement des panels conséquents, des bases de données avec des informations très précises sur les internautes. Les enquêtes « online » sont donc plus courtes, plus instantanées et plus réactives. Il n’y a plus besoin d’interroger l’internaute sur son profil, inscrit sur des sites qui conservent un historique de ses précédentes réponses. Mais ceci ne changera guère le manque de précision qualitatif des sondages.

La véritable influence du Web sur l’appréciation de l’opinion public se base sur les modèles qualitatifs des enquêtes. Réservoir d’initiatives et d’expression citoyenne, Internet mobilise les sympathisants politiques et propose une visibilité aux argumentaires des différents groupes. Il est possible sur le Web de prendre conscience de l’impact des mots. Le discours a-t-il été bien reçu, quelle partie a été retenue ? Assimilée ? Rejetée ? Par qui ? Quels arguments/mots lui sont opposés ? (..). François Bayrou ajoute dans un entretien accordé à thierry Crouzet : « Internet est un média éruptif. Vous vous faites engueuler comme féliciter avec une grande force. En même temps, ça remplace tous les sondages qualitatifs qui mettent des mois à être élaborés. J’ai les mots des gens, j’ai les mots de la vie. Pour moi, c’est formidable et ça bouleverse tout [25].» Internet est une formidable plateforme pour le marketing. Non seulement il facilite l’accès à l’information par la hiérarchisation dans les moteurs de recherches mais il permet aussi l’appréciation du processus de formation des opinions, suite à l’intervention des différents groupes d’influence. On se rapproche donc de la définition théorique de l’opinion publique.

Aujourd’hui, les instituts prolongent leurs activités sur le réseau et organisent de nouvelles méthodes d’enquêtes qualitatives. La méthode du bulletin board permet au répondant de s’exprimer quand il le souhaite avec une grande liberté, cela peut s’intégrer dans un temps relativement long, plusieurs jours voire plusieurs semaines, de manière à la fois individuel et collective. Du côté des enquêteurs, cette méthode permet de soumettre aux participants une grande variété de stimuli et d’avoir un accès immédiat à tout ce qu’ils expriment. Les enquêtes qualitatives « online » s’installent peu à peu dans le paysage du marketing et de la communication car il reste encore beaucoup à inventer autour de ces méthodologies. Mais il est à penser que ces études seront de plus en plus précises et régulières.




[1] in. Journal recrute non-journalistes, Frédérique Roussel, Libération, 28 Mars 2007
[2] in. Enquête sur le cinquième pouvoir, l’Express, décembre 2006
[3] cf. La révolution des pronétaires, Joël de Rosnay, Fayard, 2006
[4] in. Enquête sur le cinquième pouvoir, l’Express, décembre 2006
[5] www.ipol.fr
[6] http://blpwebzine.blogs.com/politicshow
[7] in. Les internautes et la politique, TNS SOFRES, mars 2007
[8] in. Liberation 2.0 : le commentaire est (presque) libre, Benoit Raphael, demain tous journalistes ?, http://benoit-raphael.blogspot.com
[9] in. L’influence d’Internet sur la campagne présidentielle, institut d’enquête Otto Research pour LCI, 12 Avril 2007.
[10] in. One-Third of Frequent YouTube Users are Watching Less TV to Watch Videos Online, enquête de Harris Interractiv, 29 janvier 2007, http://www.harrisinteractive.com/news/allnewsbydate.asp?NewsID=1168
[11] in. Digital Game-Based Learning, Marc Prensky , McGraw-Hill, 2001
[12] in. ibid
[13] in. Compte-rendu, Débriefing de la Présidentielle 2007 - La communication en campagne - Le 30 mai 2007, La Sorbonne, Stanislas Magniant.
[14] McCombs, Maxwell, Shaw, Donald. "The agenda-setting function of mass-media", Public Opinion Quarterly, 1972.
[15] In. McCombs, Maxwell, Shaw, Donald. "The agenda-setting function of mass-media", Public Opinion Quarterly, 1972.
[16] in. Penser la communication, Dominique Wolton, Flammarion, 1997.
[17] in. http://vanb.typepad.com/versac/
[18] cf.. Communication politique et communication électorale sur l'Internet, Mémoire de Marjorie Pontoise, Université Panthéon Assas Paris II, 2007
[19] L'Internet et les réseaux, Clarisse Herrenschmidt, mai-août 2000
[20] in. Alain Garrigou, l’ivresse des sondages, La Découverte, 2006
[21] in. Alain Garrigou, l’ivresse des sondages, La Découverte, 2006
[22] Georges Burdeau, cité dans « l’opinion publique », Loîc Blondiaux, CRAPS/université de Lille III
[23] Définition citée dans « l’opinion publique », Loîc Blondiaux, CRAPS/université de Lille
[24] La résistible ascension du online, www.stratégie.fr, 13.04.2006
[25] in. Le cinquième pouvoir, Thierry Crouzet, 2007, Bourin Editeur.

Aucun commentaire: